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Pourquoi est-ce difficile de dire non ? – Apprendre à dire NON

Pourquoi est-ce difficile de dire non ?

Pour au moins 5 RAISONS, qui souvent se superposent :

1. Votre ENFANCE & votre ÉDUCATION

Plus un mécanisme s’installe au DÉBUT de notre vie, plus il reste ANCRÉ. Alors commençons par la base.

Dans beaucoup de familles, le fonctionnement est simple :

Le parent dit et l’enfant doit obéir.

Bien sûr, cela peut parfois se comprendre. Si vous êtes vous-même parent, y’a des jours où il faut bien faire tourner la baraque.

Le problème est que dans ces familles, la demande d’obéir est imposée comme un commandement.

Une règle impérative.

Autrement dit, lorsque l’enfant exprime un non… On lui INCULQUE qu’il DOIT dire oui.

Trop souvent et de façon trop forte.

L’enfant apprend donc qu’il n’a ni le DROIT, ni la POSSIBILITÉ de dire NON.

Or, pendant maintes générations, beaucoup de parents ont précisément donné peu (voire pas) d’espace à leurs enfants pour exprimer un non.

Points de MALUS si vous rajoutez des traumatismes et/ou d’autres abus. Physiques et/ou psychologiques.

Comprenez : beaucoup trop de cris, des menaces, du chantage, de la violence, un inceste…

Tout cela crée des PEURS. Qui RESTENT, tant qu’on ne les dénoue pas.

Le cerveau peut alors intégrer le fait dire « non » comme un choix dangereux. Consciemment ou inconsciemment, le système va bloquer.

Pourquoi accorder une telle importance à l’enfance ?

Parce que même si on est adulte aujourd’hui, c’est souvent une part « enfant » de nous qui ne sait pas dire non.

2. Les mauvais "DRIVERS"

Le psychologue américain Taibi Kahler a identifié 5 grandes injonctions – reçues là aussi dans l’enfance – qui continuent à guider notre vie une fois adulte.

Il leur a donné le nom de « driver », qui en anglais veut dire « pilote ».

Les voici :

  • « Sois parfait(e) »
  • « Sois fort(e) »
  • « Fais des efforts »
  • « Dépêche-toi »
  • « Fais plaisir »

Voyez-vous le problème ?

Si on fonctionne à partir de l’injonction « fais plaisir » => On va avoir du mal à dire « non », car on va penser que ça va attrister ou décevoir l’autre.

Si on fonctionne à partir de l’injonction « fais des efforts » => On va se dire qu’au lieu de dire non, on devrait accepter et, précisément, faire cet effort.

Si on fonctionne à partir de « sois fort » => On va se dire qu’on peut accepter quelque chose qu’on ne veut pas, et que ce n’est PAS grave, puisqu’on doit être FORT.

Cela peut sembler anodin, mais le poids de ces drivers est OMNIPRÉSENT dans nos vies.

Un bon point de départ consiste d’ailleurs à vous demander : quels sont votre ou vos drivers dans cette liste ?

Rajoutons une 3e couche (qui vient justement se superposer aux drivers) :

3. Les cinq BLESSURES

Vous connaissez peut-être ce concept, formulé par Lise Bourbeau.

Le principe est qu’il existe 5 blessures fondamentales, qui sont à l’origine de beaucoup de nos souffrances et de nos comportements :

  • Le rejet
  • L’abandon
  • L’humiliation
  • La trahison
  • L’injustice

Ce qui est moins connu, c’est que certaines de ces blessures constituent un TERREAU pour ACCEPTER des choses qu’on ne devrait PAS.

Par exemple :

Si on a une blessure de REJET => On sera prêt à accepter certaines demandes pour ne pas être rejeté(e).

Si on a une blessure d’ABANDON => On acceptera des abus plutôt que de risquer d’être abandonné(e) par l’autre.

Vous comprenez l’idée ? Alors, continuons :

4. Les BIAIS de CONSENTEMENT

Certains facteurs peuvent influencer le fonctionnement de notre cerveau, et nous handicaper pour dire NON dans certains contextes.

C’est ce que l’on nomme des biais des consentements.

Exemple 1 : Certaines personnes possèdent un STATUT qui influence notre difficulté à leur refuser quelque chose.

Il est notamment plus DIFFICILE de dire NON à :

  • nos parents
  • une personne plus âgée que nous
  • un supérieur hiérarchique
  • une personne connue, ou reconnue socialement
  • une personne qu’on admire ou respecte
  • une personne qui nous attire (physiquement, sentimentalement)
  • une personne qu’on aime

Pire, tout cela se COMBINE.

Ainsi, dire non à un supérieur hiérarchique, plus âgé et qu’on admire… C’est COSTAUD.

Exemple 2 : Face à certains COMPORTEMENTS ou ÉMOTIONS exprimées par un interlocuteur, nous sommes influencés.

Il est notamment plus DIFFICILE de dire NON à :

  • une personne en colère
  • un personne qui nous fait peur
  • une personne qui demande pitié
  • une personne qui insiste

Notre cerveau, par défaut, va avoir tendance à CÉDER.

Là encore, cela s’entrecroise avec les éléments précédents : dire non à un parent en colère relève pour beaucoup de gens de la prouesse olympique – a fortiori si on a peur que le parent nous rejette (cf blessure de rejet)

5. L'influence CULTURELLE

Particulièrement, la culture sociétale dite du VIOL et de l’ABUS.

L’expression est désagréable. Certaines personnes la nient. Donc je la répète : la culture sociétale dite du VIOL et de l’ABUS.

Sortons de l’intime de notre histoire personnelle, pour aborder l’influence que la SOCIÉTÉ a sur nous.

Car oui, nous sommes TOUS influencés par notre environnement (vous, moi, Macron et même le chat de la voisine)

Comment ça marche ?

Certains comportements, selon qu’ils sont valorisés ou dénigrés (voire punis) par les gens que nous côtoyons, s’impriment en nous comme étant normaux ou anormaux.

Acceptables ou non acceptables. Tolérables ou non.

L’ensemble constitue la CULTURE au sein de laquelle nous évoluons.

Cette culture, la normalité de certaines acceptations ou refus, varient selon l’époque et le contexte. Le problème, c’est que dans les nôtres, c’est pas la fête :

  • L’INSISTANCE est rarement condamnée, voire plutôt VALORISÉE ou conseillée par certains jusqu’à obtenir un résultat. Par exemple :
    • dans la vente,
    • dans les questions des journalistes TV
    • dans la « drague »,
    • dans les rapports sexuels
  • L’ABUS est rarement condamné, voire parfois valorisé ou excusé. Par exemple :
    • Au cinéma (on ne compte plus le nombre de films à la James Bond, dans lesquels le héros embrasse une femme en la forçant à moitié, et celle-ci tombe amoureuse comme par magie)
    • Dans les familles (maman/papa t’a crié dessus quotidiennement et frappé quand tu étais petit mais c’était pour ton bien)
    • Dans les relations amoureuses (« il insiste pour qu’on couche ensemble, mais c’est normal : il a des besoins »)
  • Le DÉNI et le SILENCE sont des réponses FRÉQUENTES aux ABUS. Or, ce qui n’est pas nommé ne peut pas être nié (= pas de place pour dire non). Par exemple :
    • Les secrets de famille, y compris du conjoint qui sait mais ne dit rien (dans des cas de violence, ou d’inceste)
    • Dans certains milieux (en entreprise, dans le monde du spectacle…), il est fréquent de cacher ou taire des abus
  • La réponse à un refus est souvent le DÉNIGREMENT (du refus, voire de la personne), au lieu de valoriser celui-ci.
    • Allez, accepte, fais pas ta relou… »
  • Le CONSENTEMENT est souvent ABSENT de la culture populaire

Tout cela crée un contexte au sein duquel les abus sont FRÉQUENTS.

Et dire « non » est peu valorisé… Donc peu pratiqué.

L’autre conséquence (en plus du conditionnement à accepter ou céder), c’est le manque d’exemples inspirants sur lesquels s’appuyer pour dire non plus souvent.

Conclusion ?

On s’habitue à TOUT. Y compris à ne PAS dire NON.

Ou bien parfois, on négocie. On fait du troc invisible (= on dit oui à X dans l’espoir d’obtenir Y). Hélas, cela n’aide pas non plus à s’affirmer.

La conclusion de tout cela, c’est que si vous avez du mal à dire non, ce n’est PAS DE VOTRE FAUTE.

Alors, COMMENT FAIRE CONCRÈTEMENT pour apprendre à dire NON ?